Léviathan et ses fantômes à Nantes

Léviathan et ses fantômes à Nantes

  • Léviathan et ses fantômes
  • Le Lieu unique
  • Samedi 02 juillet 2016
  • 10:00 - 19:00
  • - Cet événement est passé
(jusqu'au )
Léviathan et ses fantômes @ Le Lieu unique
Léviathan et ses fantômes à Nantes

Le Lieu unique

   
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Léviathan et ses fantômes invite à une plongée audiovisuelle dans la mer et l’océan, inépuisables étendues matricielles, appréhendées ici par le biais de la pêche industrielle.

Composée de vidéos numériques, de son et d’images fixes, cette proposition de Lucien Castaing-Taylor et Véréna Paravel consiste en différents portraits physiques et métaphysiques du monde océanique et s’inscrit en cela dans une histoire longue de la transformation des gens de la mer en images photographiques et cinématographiques – David Octavius Hill, Robert Adamson, Robert Flaherty, John Grierson, etc. Pourtant leur travail résiste à la fois à l’idéalisation romantique et à l’anthropocentrisme de cette tradition, cherchant au contraire une relation moins sentimentale entre mondes humain et marin.

VISITES COMMENTÉES
> Par un médiateur : dimanches 3 juillet et 28 août 2016 à 15h30
> En présence de traducteurs LSF : dimanche 10 juillet 2016 à 15h30

VISITES FLASH
> Du 7 juillet au 31 août 2016, du jeudi au dimanche à 11h, 14h, 15h, 16h

Visites commentées gratuites dans la limite des places disponibles

interview de Lucien Castaing-Taylor et Véréna Paravel

Léviathan et ses fantômes invite à une plongée audiovisuelle dans la mer et l’océan, inépuisables étendues matricielles, appréhendées ici par le biais de la pêche industrielle. Concepteurs de cette exposition de grande ampleur, Lucien Castaing-Taylor et Véréna Paravel nous décrivent sa genèse et son contenu.

Comment le projet a-t-il émergé et vers quels rivages esthétiques s’est-il dirigé ?
Nous avons tous les deux une formation d’anthropologue et nos travaux résultent toujours de mois passés sur le terrain à faire ce que l’on appelle de « l’observation participante ». Ce projet est ainsi né de deux ans de recherche en haute mer avec des pêcheurs de Nouvelle-Angleterre, durant lesquelles nous avons exploré le rapport complexe des hommes avec l’océan. Comme Melville dans Moby Dick, nous sommes partis du port de New Bedford, ancienne capitale mondiale de la chasse à la baleine. En décrivant le travail de la pêche industrielle, nous nous inscrivons inévitablement dans le sillage d’images photographiques et cinématographiques (Octavius Hill, Adamson, Flaherty, Grierson…). Nous résistons cependant à l’idéalisation romantique et à l’anthropocentrisme de cette tradition, cherchant à établir une relation moins sentimentale entre mondes humain et marin. Nos représentations ont plus d’affinités avec la peinture (Goya, Turner, Bruegel) et La Bible, bien sûr, qu’avec le cinéma

L’exposition se compose de quatre segments, que vous présentez comme des « portraits méta/physiques du monde océanique ».
Nous avons d’abord fait Jugement dernier, vision apocalyptique du mélange vertigineux de la mer et du ciel, un travail de dimension cosmologique et spirituelle. Puis nous avons fait Léviathan, film dans lequel nous cherchons à représenter l’humanité de façon humble, oscillant entre intimité anthropocentrique et étrangeté extraterrestre. Pendant le montage, nous avons découvert des images cachées dans le corps du film, impossibles à voir lorsque le film défile à vitesse normale. Une fois le film achevé, nous en avons extrait 646 images que nous appelons des Esprits, car ce sont des apparitions (soldats, marins, guerriers, esclaves, monstres, squelettes, démons…) qui nous renvoient non seulement à une archéologie de l’océan mais aussi à une archéologie de l’image. Ces images fournissent la matière d’une installation baptisée Spirits Still. Dans une autre installation, He Maketh a Path to Shine After Him ; One Would Think the Deep to Be Hoary, nous projetons silencieusement des images sousmarines à 1/50 de la vitesse à laquelle elles ont été enregistrées, révélant un univers au seuil de la perception humaine.

De quelle façon l’exposition va-t-elle s’ancrer dans l’espace du lieu unique ?
Chaque partie requiert une attention particulière. Léviathan est un assaut pour les sens. Il évoque l’expérience viscérale d’être là. Il sera présenté dans le grand atelier, fait de matériaux provenant d’un cimetière marin. La cour, elle, accompagne parfaitement la dimension transcendantale du Jugement dernier. À l’étage, les deux installations, qui demandent un rapport plus intime aux images, visibles uniquement parce qu’elles ont été extraites de la matière du film ou ralenties. Au-delà du lieu unique, ce projet résonne avec toute l’histoire de Nantes, qui fut le plus grand port esclavagiste jusqu’en 1780.

Interview menée par Jérôme Provencal

© image : Lucien Castaing-Talyor and Verena Paravel

Informations pratiques

Tarif :

Entrée libre

Lieu de l'événement :

Le Lieu unique à Nantes
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Le Lieu unique
2 Quai Ferdinand Favre
44000 Nantes

Téléphone : 02 40 12 14 34

Contact pour cet événement :

Le Lieu Unique

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