Hugo TSR à Nantes

Les illusions donnent sur la cour : sans égo, artifices et bing bling. Un hip hop pessimiste mais engagé, enragé et humble. Et ça fait du bien.

Foin du strass, de la street cred', des Rolex, de Prada et de Gucci, des batailles d'ego et des jalousies. Pas de fuite en avant, de rêves West Coast. Retour à la réalité, pas gaie ni engageante, de la « génération shit et grec » - condés, misère, défonce, nuit, avenir au fond de l'égout. À première vue, rien de badin dans ces instantanés de déshérence urbaine poussée à un paroxysme d'expressivité - Hugo, tête chercheuse du TSR Crew, n'est pas du genre à mâcher ses punchlines, ni à se bercer d'illusions. Flow tendu, beats acérés, samples cinglants : si la forme musicale n'est pas neuve, la maîtrise technique est évidente et révèle aussi une forme de résistance à toute forme de (pseudo-)nouveauté qui n'est que recherche du buzz, dépendance médiatique, abdication artistique - « J'pourrais changer de veste, mais j'suis pas censé plaire » - à bon entendeur...

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